Heureusement que je n'ai pas lu ce roman il y a un an ! Je me préparais à prendre l'avion pour aller à New York. Et pour moi, l'avion est synonyme d'une boîte à sardine qui vole à 10 000 mètres d'altitude…J'avoue que je n'y suis pas rassurée et je le suis encore moins après cette lecture…
Novembre 1999.
Nicolas, 11 ans tout juste, prend l'avion seul, sous les bons soins des hôtesses de l'air. Il fait le trajet Lyon / Strasbourg. Similitudes avec moi, qui prenait l'avion toute seule lorsque j'étais gamine. Mon trajet, c'était Luxembourg ville / Nice. Aller et retour pour passer les vacances dans le sud. Dans l'avion,
Nicolas sympathise avec Suzanne, une gentille petite mamie qui va l'initier au tricot pour lui faire passer le temps.
Il y a aussi
Claire et
Sophie, les deux amies qui partent en cure ensemble,
Pierre, conférencier,
Gilbert, prof de maths. Ils vont partager le temps du vol et bien plus encore….Lorsque l'avion se crashe non loin de son point d'arrivée, en pleine nuit, c'est encore Suzanne qui réconfortera
Nicolas et l'aidera durant la longue attente avant que les secours n'arrivent. le crash, terminus pour la majorité des passagers, virage à 180 degrés dans la vie de sept autres. Comment survivre ? Trouver la force nécessaire pour continuer sa vie, sans céder à la culpabilité de s'en être sorti ?
Nicolas, outre les blessures morales, invisibles, mais pourtant bien réelles, portera également un stigmate physique qui l'empêchera de vivre pleinement des relations avec les autres. Comment ne pas ressentir de la pitié et de la compassion face à quelqu'un défiguré ? Les existences des survivants vont se croiser, les fils de leur vie s'emmêler, chacun tentant de refermer la blessure comme il peut.
Ce roman se déguste, c'est un voyage au coeur des embuches de la vie qui nous construisent, nous détruisent parfois.
Dix ans après l'accident, nous retrouvons quatre survivants.
Dominique nous livre une analyse poussée, non seulement sur la résilience, mais également sur les relations humaines, puisque
Nicolas, s'installant comme élagueur-grimpeur dans un petit village de la
Loire, devra faire face aux cancans, à la rumeur ; dans ces petits bourgs, un étranger est toujours mal venu et la méfiance est règle d'or.
Le personnage de
Nicolas m'a énormément touchée. J'ai aimé la manière dont il a réussi à se sortir de ce traumatisme, sa douceur, son caractère gentil (trop peut-être…). Les autres personnages m'ont moins désarmée.
Sophie, sa dépression et sa descente aux enfers, m'a agacée, moi qui suis plutôt du genre battante, j'avais envie de la secouer. Jusqu'à ce que je découvre le secret qu'elle a enfoui au plus profond d'elle.
Dominique chouchoute le lecteur avec des personnages évoluant au fil du récit, ce qui est hyper agréable.
La découverte du métier de
Nicolas s'est révélée passionnante, apportant il faut bien l'avouer, un peu d'air à ce récit oh combien émouvant. Autres bouffées d'oxygène en cours de lecture : des apartés concernant le fil de la vie (Damoclès et son épée, de fil en aiguille, le fil du destin, etc).
Une plume vivante, délicate et fine, un roman plein de surprises, de rebondissements que je vous conseille chaudement.
Je remercie
Dominique pour cette belle lecture.
#DominiqueDejob #
SurLeFil #Exæquo