Avec "La Dynastie des Dragons",
Hélène Herbeau qui officie au scénario et
Emmanuel Civiello qui officie aux dessins et aux couleurs nous offrent entre Histoire et Fantastique une belle série sur la Chine...
Côté Histoire, nous sommes au Moyen -Âge en 1043-1044 et la Chine est partagée entre l'Empire Song de l'empereur Renzong, le royaume Liao au Nord-Est dirigé par les Kitans venus des grandes steppe, et le royaume de Xia au Nord-Ouest dirigé par les Tangoutes venus des hauts plateaux tibétains (qui ont tous été vaincus par les Mandchous Jin, avant d'être balayés par les Mongols Yuan, renversés par la restauration Ming qui a son tour fut renversée par l'invasion des Mandchous Qing :
L Histoire est un éternel recommencement !). C'est la paix, mais elle un prix : des tribut faramineux sont payés par les peuples de l'Empire du Milieu tandis que la cour et l'aristocratie maintiennent leur train de vie fastueux (refrain bien connu : Monde de Merde)...
Côté Fantastique, l'empereur Renzong est persuadé d'incarner plus que son pays dans son immensité et plus que sa population en son entier le destin de l'Empire du Milieu, donc c'est tout naturellement qu'il souhaite obtenir l'immortalité pour assurer la pérennité de la nation et de la civilisation... C'est ainsi qui obtient par le vol le Phénix, allié karmique du colérique et vindicatif dragon bleu Ying Long qui avait trouvé la paix de l'âme en volant au dessus des nuages pour mélanger son Yang bouillant au Yin apaisant de son Phénix bien aimé. C'est donc la guerre entre le dragon et l'empereur dragon, et les calamités naturelles pleuvent sur l'Empire du Milieu alors que le mécontentement de la population ne cesse d'aller croissant (on connaît bien le schmilblick : c'est la crise et la population accuse les élites d'incompétence et de corruption, tandis que les élites expliquent que si c'est la crise c'est parce que la population perd son temps à se plaindre au lieu de la fermer et de travailler... Les Chinois ont un proverbe pour cela : « Le poisson pourri toujours par la tête ! »)... Maître du Ciel et de la Terre, le roi des dragons Wu Long propose sa médiation et l'empereur Renzong doit confier en gage de bonne foi son fils aîné et héritier à Ying Long le temps qu'une compensation et/ou une restitution soit trouvée... Sauf que l'otage ne parvient jamais à destination et que le dragon bleu part alors en croisade contre l'empereur dragon avant de déchaîner la colère du ciel sur la population !
Ce tome 1 intitulé "La Colère de Ying Long" est un pure tome d'introduction qui raconte tout cela et bien plus encore, car tout est raconté du point de vue de Tsin Luan (oui on t'as reconnu Zhang Ziyi ^^), la jeune fille dans laquelle le Phénix s'est réfugiée pour échapper au chaos provoqué par son allié karmique quand celui-ci s'est lancé à l'assaut de Donging la capitale song de l'empereur Renzong... Si Ying Long était le complément Yang du Phénix c'est Zhao Zhen le complément Yang de Tsin Luan, sauf que l'héritier perdu de la dynastie song a perdu la mémoire et officie désormais dans l'armée xia sous le nom de « Baron Fou »... L'amour est-il plus fort que la mort ? le destin est en marche quand les ministres de l'empire song ordonnent au marchand Tsin Tao d'offrir la belle aux mille prétendants en mariage à l'ambassadeur xia : To Be Continued !
Emmanuel Civiello associe peinture classique (tableaux et calligraphie sont du bonbon pour les yeux) et techniques numériques donc le résultat est très beau mais un peu étrange, comme froid et figé... A mon humble avis je pense qu'il est meilleur dessinateur d'illustrations que dessinateur de bandes dessinées, mais pour cette série on sent qu'il est passionné par le sujet et qu'il s'est beaucoup documenté sur ce dernier avant de débuter !