Après un 1er tome entre deux eaux, les quais où il est docker le jour, les soirées où on invite l'écrivain avec lequel on le confond, Albert plonge plus à fond pour ce 2ème tome, et dans son imposture, et dans sa vision du monde. Mais, même quand il change de rôle, un artiste ne laisse pas son instinct au vestiaire. Albert est musicien. Ce qu'il a vu au club de jazz où il joue de la trompette lui a mis la puce à l'oreille. Albert sait qu'il n'est pas le seul imposteur de la comédie qui se joue devant et avec lui...
Après les tableaux un peu doux-amers du volume précédent Cailleaux propose ici une vision plus crue, directe et violente du jeu dans lequel notre héros s'est fourré. le rêve de jouer dans la cour des nantis permet-il de garder ses amis ? Quel crédit donne-t-on à l'imposteur quand il ouvre, vraiment, son coeur ? Cet album développe les suites de l'imposture dans un cadre très concret avec des conflits de caractères bien marqués. le ring de boxe, la scène de théâtre sont des lieux de catharsis et de métaphores parfaits que Caillaux sublime par sa mise en scène, son découpage et son dessin. Les couleurs évoluent aussi par rapport au 1er tome. Comme les oppositions entre les différents personnages.
Et si la nuit, de plus en plus propice au récit, révélait encore mieux la vérité que le jour ? L'histoire oscille vers le polar avec un héros à la dérive. Un détective, privé de repères, qui enquêterait sur le monde qui l'entoure. Une chasse aux imposteurs mené par le 1er d'entre eux !
Cailleaux signe un nouvel opus magnifique tant sur le fond que sur la forme. Un opus d'où émerge un personnage féminin au nom de déesse marine synonyme de victoire - Eunice -, apparu dans le 1er sans que notre héros ait alors su saisir son regard. le lecteur oui. Une question d'apparences et de circonstances, comme dans la vraie vie ?
Commenter  J’apprécie         20
Avoue que c'est plutôt sympa d'arrondir ses fins de mois en allant souffler dans un tuba et boire des coups jusqu'à plus soif! T'es un verni toi!
Moi, au même moment, j'étais en train de perdre ma culotte au poker chez Omar et il n'y avait même pas assez de bibine parce que sa femme dépense tout en fanfreluches.
Maintenant, si je puis me permettre, je vous suggère une réplique. Soit vous me mettez votre poing sur le nez, soit vous refermez cette porte avec l'air contrarié mais vaincu. Il va de soi que l'une ou l'autre ne changera guère le cours du drame qui se joue sur ce palier.
- Pourquoi dites-vous à tout le monde que vous êtes écrivain sauf à moi?
- Parce que vous savez très bien que je ne le suis pas. Et puis je ne dis à personne que je suis Fenta! Ce sont eux qui le croient.
- Et pourquoi moi je ne le penserais pas?
- Je ne sais pas... faut croire que les prolos se reconnaissent entre eux.
Ne crois pas que ces gens soient cultivés. Ils cultivent seulement un certain dédain pour ce qui les entoure, un certain ennui en fait car ils peuvent tout se payer. Par une sorte de règle du jeu tacite, il convient donc de s'amuser et de se moquer de tout.
Il y a des sons que les femmes reconnaissent toujours: ceux de la faiblesse des hommes.
L’adaptation d’oeuvres littéraires en bandes dessinées - Avec Christian Cailleaux