Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Flammarion pour l'envoi de ce service presse !
L'essai de
Fabienne Brugère et
Guillaume le Blanc se veut comme "une enquête sur les pratiques et les voix des femmes dans le monde". Et en effet, nous voyageons de sociétés matriarcales en initiatives féministes, tout autour du globe. A travers trois grandes parties -exit, voice et nouvelles loyautés-, les auteurs décrivent de nouvelles manière de faire face au patriarcat, sur fond de réflexions sociétales globales assez poussées.
D'une part, j'ai envie de déclarer ce livre comme d'utilité publique. Grâce à ce tour du monde, je pense que beaucoup de personnes peuvent se rendre compte de la place que prend le patriarcat non seulement dans notre société occidentale, mais aussi dans toutes les sociétés du monde.
le Peuple des femmes ne parle pas spécialement d'Histoire, même s'il s'en sert pour en venir au coeur de l'ouvrage : le présent. En tant que lecteurs, nous sommes donc plongés dans le présent, le quotidien, de femmes partout sur la planète. Saviez-vous que l'excision était encore pratiquée ? Connaissez-vous l'origine de #blacklivesmatter ? Saviez-vous que certaines femmes en ont tellement eu leur claque qu'elles ont formé des villages interdits aux hommes ? le livre regorge d'anecdotes, de témoignages, d'histoires de femmes. Qui ont décidé de fuir (exit) et de se créer une vie sans les hommes ; de femmes qui ont décidé de donner de la voix face à la justice (voice). Une multitude de voix qui s'élèvent, retranscrites dans un ouvrage dont la vocation est d'informer d'abord, mais aussi de faire prendre conscience.
D'autre part, je trouve qu'il manque d'accessibilité. Ce n'est pas un livre à mettre dans toutes les mains... Une personne n'étant pas très lectrice, ou découvrant le sujet, ou simplement quelqu'un de fatigué aura bien du mal à aller au bout de cette lecture. Si le vocabulaire utilisé peut être assez abordable, les tournures de phrases, le manque de clarté dans le développement de la pensée peuvent être redoutables. C'est un livre que j'ai mis longtemps à lire, car il fallait LE moment pour le lire. le matin ? Pas assez réveillée ; le soir ? Trop fatiguée. du coup, le week-end... J'exagère peut-être un peu, mais j'avais quand même cette envie que
le Peuple des femmes soit assez accessible pour pouvoir le conseiller à tous. Fantasme de bibliothécaire me direz-vous, oui certainement vous répondrai-je, mais voilà, le fait est que je ne pense pas que ce livre est pour tout le monde et ça m'ennuie un peu.
Pourtant, il a tout ce qu'il faut : il est très bien documenté, très riche, les réflexions sont pertinentes et montrent une recherche approfondie des deux auteurs. le préambule de Guillaume le Blanc invite les hommes à se placer aux côtés des femmes, à les écouter, à partager la lutte et à soutenir, ce qui est rafraîchissant. Il ne prend pas toute la place, ne s'approprie rien, il explicite bien ce qu'il veut dire quand il parle d'être "concerné(e)".
le Peuple des femmes se pose alors en ouvrage qui questionne, tant les femmes que les hommes, sur la société patriarcale. Il parle de toutes, et j'aurais aimé par là qu'il parle à tous.tes, même si le pari est je pense réussi pour ceux et celles qui réussiront à ne pas s'y perdre, tant il est riche d'informations et invite à la réflexion.
Lien :
https://folitteraires.wordpr..