AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Marti94


Bouleversant! Je ne suis pas la seule à le dire et je ne vois pas comment le dire autrement.
Je suis toujours admirative des auteurs qui traite de sujets difficiles sans tomber dans le pathos où le reportage documentaire.
Avec un titre qui montre d'emblée une certaine impuissance à agir dans le secret des familles, "Le sort tomba sur le plus jeune" est le premier roman de Sophie Blandinières.
La narratrice comme l'auteure est journaliste. Elle va devoir se rendre en Italie, à Catanzano, en Calabre. Elle doit rédiger un article suite à l'annulation de la condamnation d'un homme de 60 ans jugé pour pédophilie. La petite fille qu'il a abusée avait 11 ans au moment des faits. Aujourd'hui, à 16 ans, elle a témoigné pour le faire libérer affirmant qu'elle était amoureuse de l'accusé. Pourtant ni elle, ni sa mère qui a dénoncé à la justice ce que cet homme faisait à sa fille, ne parlerons. La journaliste se trouvera seule face aux silences et aux non-dits.
Elle va donc écrire pour témoigner de l'horreur des corps d'enfants meurtris que lui raconte des femmes proches d'elle ou rencontrées par hasard.
Il y a surtout sa cousine Hannah, violée par son grand-père, son père et son frère. Elle restera proche d'elle, bouleversée par ce qui a pu se passer au sein de sa propre famille. Il y a aussi son amie Jeanne et bien d'autres encore.
Sophie Blandinières montre très bien comment les situations s'installent, dans tous les milieux sociaux, puisque le secret domine. Personne ne voit ou ne veut voir et comme on apprend l'obéissance aux enfants, leur rébellion semble impossible. Ces êtres violentés vont devoir vivre avec le poids des atrocités subies ou mourir.
Alors ce livre même court est important car il dit les choses.
Comme dans les romans de Christine Angot les propos dérangent, mais l'autofiction est un bon support pour parler de la pédophilie et de l'inceste.
Je regrette juste l'impuissance que l'on ressent face aux prédateurs qui détruisent des vies. Mais les mots sont difficiles à trouver face à de telles situations.

Commenter  J’apprécie          171



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}