Magellan, l'histoire d'un homme qui a changé la façon de voir le monde.
Il est à l'origine d'une folle entreprise : faire le tour de la Terre en bateau. À son époque, on craignait encore d'atteindre le bout du monde et d'y tomber dans le vide. Toutes sortes de monstres fabuleux peuplaient l'imaginaire et rendaient les voyages périlleux.
L'expédition de Magellan, du moins l'un de ses bateaux, a fait le tour du monde et est revenue à son point de départ après trois ans de navigation. Mais Magellan n'a jamais complété le périple, il est mort aux Philippines après avoir franchi le détroit qui prendra son nom et traversé le Pacifique. Pas un mince exploit, car il faudra près de soixante ans avant qu'un autre explorateur réussisse le même trajet.
Le livre présente le portrait d'un homme aux multiples facettes : un homme a changé de nationalité et qui devient fidèle au roi du pays qui parraine son voyage. C'est à la fois un idéaliste décidé que rien n'arrête, un chef prêt à torturer les mutins récalcitrants, un croyant qui veut convertir les peuples, un conquérant qui n'hésite pas à attaquer les indigènes. Et aussi un homme de famille qui abandonne sa femme et ses enfants pour parcourir le monde, mais qui veille à ce qu'ils profitent de son héritage.
Un livre très riche, avec des sources bibliographiques imposantes et contenant beaucoup d'informations. En plus des personnalités et de leur psychologie on saura tout sur les provisions apportées, la configuration des bateaux et même, comment dormaient les membres de l'équipage ou comment ils faisaient leurs besoins en mer… On apprendra aussi sur les peuples rencontrés et la géographie du monde. Tous ces détails ne vont pas sans certaines longueurs, selon qu'on s'intéresse ou non aux précisions de ces informations.
Un livre fascinant, une lecture pour marquer le 500e anniversaire de la mort du grand homme.
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La circumnavigation modifia à jamais les idées que le monde occidental se faisait de la cosmologie — l’étude de l’univers et de la place que nous occupons en son sein — et de la géographie. […] elle démontra sans contestation possible que la Terre, en fin de compte, était un seul monde.
(Grasset, p.17)
À l’époque de Magellan, la torture était un fait réel et redouté de la vie quotidienne, elle figurait à l’arsenal des techniques dont disposait tout capitaine pour s’assurer l’obéissance de son équipage.
(Grasset, p.171)