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Ce livre est un exemple typique d'un best-seller américain, considéré comme un véritable chef d'oeuvre outre-atlantique et pourtant quasiment inconnu en France. Les amateurs de cinéma connaissent le film de Clint Eastwood, mais là encore, si ce film est très réussi, il n'est pas son plus connu et surtout il ne rend compte que d'une partie de ce foisonnant roman.
Enfin, roman, c'est vite dit. En vérité cette oeuvre est un exemple rare de mélange entre un vrai roman et une chronique journalistique. Il faut dire que John Berendt est journaliste, ça aide.
Toute la première partie est une plongée langoureuse dans le vieux sud américain. Savannah, la belle endormie nous est décrite à travers une galerie de personnages hauts en couleurs, pittoresques, drôles, émouvants, surprenants. La plupart ont réellement existé, l'auteur ayant pendant huit années vécu par intermittence dans cette ville fascinante. On y croise un travesti qui ne pourra pas vous laisser indifférent, un chien invisible promené en laisse, un escroc attachant, une prêtresse vaudou, etc. C'est lent, moite, intéressant dans sa sociologie, teinté d'un humour bienvenue, mais, il n'y a pas d'intrigues et celui qui pensait lire un roman noir peut donc être déboussolé. C'est en revanche très bien écrit, mais cela se lit plutôt comme une chronique, par étapes, comme on siroterait une vieux rhum. C'est excellent à petite dose, mais trop d'un coup, bon ou pas bon, ça saoule.
La deuxième partie (celle qui a été privilégiée par Clint Eastwood dans son film) change de ton. Même s'il raconte un fait divers authentique, la mort d'un gigolo dans une des maisons les plus cossues de la ville, chez un antiquaire excentrique, il comprend une vrai intrigue et un vrai (quoi que léger) suspense. L'antiquaire en question a-t-il tué celui qui pourrait avoir été son amant ? L'enquête, les 4 procès, montre la mécanique américaine en matière de justice et sa collusion avec la politique (les procureurs étant élus et souvent près à aller plus haut). C'est toujours écrit comme une chronique, mais il y a alors une intrigue et le rythme s'accélère. On lit plus longtemps, on s'immerge réellement dans l'histoire, on a envie de connaître la suite.
Un roman américain original et qui permet donc de s'imprégner de l'ambiance de ce vieux sud dans les années 1980.
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Ce chef d'oeuvre de la littérature américaine a été largement inspiré de faits réels et bien que les personnages n'aient pas tous effectivement existé, il n'en reste pas moins que les plus étonnants et pittoresques, tel Lady Chablis (Brenda Dale Knox, de son vrai nom), la Drag-Queen, sont bien réels (Elle a même joué son propre rôle dans l'adaptation cinématographique de 1997).

Ce livre, publié en 1994 par John Berendt (qui n'a écrit que deux romans avec « la cité des anges déchus » qui se passe à Venise) a figuré au box-office du New-York Times pendant quatre ans et demi, a une histoire pour moi. En fait à la base, j'ai visionné le film réalisé par Clint Eastwood et je n'avais pas aimé du tout l'interprétation qu'il en avait faite. Mais comme je suis têtue et curieuse, je voulais savoir pourquoi je n'avais pas apprécié le film : j'ai donc acheté le bouquin. Et là, révélation : ça m'a beaucoup plu ! Alors quoi ?? Bon, je ne vais pas égrener les différences entre le film et le livre, il suffira juste de dire que la fin est différente et que les coups de projecteurs donnés dans le film sur tel ou tel détails sont différents du bouquin.

Pour ce qui est du livre, l'histoire se passe donc à Savannah, dans un petit état du sud-est des États-Unis, en Géorgie dans les années 80. La vie s'y écoule tranquillement parmi les 22 squares typiques que compte la ville et le long de ses belles avenues bordées de maisons à colonnades cossues du vieux Sud et plus particulièrement à Mercer House, riche villa d'un antiquaire de la ville, Jim Williams où doit se dérouler une somptueuse réception pour la fête de Noel, comme tous les ans et où toute la ville se bat pour figurer sur la liste des invités. le journaliste John Kelso est envoyé par sa rédaction pour y couvrir l'évènement.

Le livre, à travers le regard de ce jeune journaliste new-yorkais, tient aussi bien du roman que de la chronique et la galerie de portraits que nous décrit Berendt est impressionnante, riche, fournie et haute en couleur. Elle nous plonge dans l'atmosphère et la touffeur de la ville, au coeur de la haute bourgeoisie de Savannah, monde centré sur lui-même, codifié à l'extrême et rigide où la façon de paraitre est plus importante que la vérité et qui va être ébranlée par l'assassinat de Danny Hansford à la suite d'une violente altercation avec Jim Williams. En effet, ce dernier est arrêté et accusé du meurtre de Danny, jeune gigolo frondeur et indiscipliné avec lequel il aurait eu une liaison. Jim qui représente la vieille élite polie, distinguée et sulfureuse plaide la légitime défense et soutient que Danny n'était qu'un employé à mi-temps. Quatre procès s'en suivront et une bataille juridique s'engagera alors entre John, l'avocat de Williams et l'accusation.

Alors, on peut se demander si le sujet central du livre qui est ce fait divers ayant défrayé la chronique de l'époque n'est réellement que cela ? Pas vraiment et je dirais qu'il s'agit plutôt d'un prétexte car c'est l'occasion pour l'auteur à travers les descriptions des différents personnages rencontrés au fils de l'histoire de nous parler du Sud, de l'aristocratie qui y siège empêtrée dans le carcan de ses traditions ancestrales et de toute une galerie de personnages interlopes aussi fascinants qu'énigmatiques ; tel Lady Chablis, donc, vedette de cabaret, Joe Odom, un riche oisif, Minerva, la prêtresse vaudou qui explique que Minuit, l'heure des morts, est l'heure qui sépare la magie blanche (une demi-heure avant minuit et la discussion positive avec les morts) de la magie noire (une demi-heure après minuit où les morts se vengent des vivants), M. Glover qui promène un chien imaginaire, Luther Driggers qui se balade avec une fiole empoisonnée dans la poche en menaçant la ville entière et bien d'autres. C'est drôle, tendre, touchant, mystérieux, romantique envoutant, surprenant mais aussi cruel et sans pitié ; ça foisonne de mille et un détails sur la vie dans le Sud et cela transcrit surtout une « atmosphère » imprégnée de mystère traduite par la lumière filtrant à travers les arbres, les squares entourés de vieilles demeures Géorgienne style rococo Second Empire, Colonial ou encore Régence ou Victorienne et l'on y surprend l'accent trainant et lent du Sud ainsi que la musique de jazz présente partout. Une atmosphère où les morts ne semblent pas vraiment morts, où les cimetières inspirent plutôt la flânerie et où l'étrange « fille aux oiseaux » est devenue désormais l'icône de Savannah.
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Ce roman se déroule à Savannah, petite ville paisible de Géorgie, dans les années 80.
Plus qu'une histoire complète ce sont ici des tranches de vie que nous raconte l'auteur, qui a découvert cette ville par hasard et a choisi d'y passer du temps : un week-end par ci, une semaine par là, un mois entier...et ce, durant huit années.
Il a rencontré de nombreuses personnalités atypiques et dresse le portrait d'une ville assoupie, très loin de la course à la modernité qui agite tout le pays.
Parmi ses rencontres, on trouve un travesti capricieux, une vieille femme qui pratique le vaudou, un antiquaire charismatique accusé d'avoir assassiné son jeune amant, un homme qui promène un chien invisible, un autre qui menace d'empoisonner toute la ville….
Ce roman a la senteur des vieilles dentelles, la langueur des chauds après-midi dans le Sud, la douceur d'un cocktail sucré, la lenteur d'un promeneur qui sort marcher dans un square à la tombée de la nuit.
Une jolie lecture, qui nous renvoie en un lieu et à une époque où il était de rigueur de paraître distingué, cultivé et chic en toute circonstance.
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Je ne m'attendais pas du tout à un tel livre en le commençant... mais ce n'est néanmoins pas une déception... tout en étant pas tout de même une bonne surprise.

Je savais que le livre avait été adapté par Clint Eastwood, mais n'avais jamais vu le film. Je m'attendais donc à une intrigue facilement adaptable à l'écran, pour qu'un tel réalisateur ait l'envie de le transposer. Il n'en est rien, l'intrigue ici n'est pas le sujet principal mais bien la description d'une ville du Sud américain dans les années 80, de son évolution historique comme sociologique, des rapports entre Blancs et noirs dans un monde post esclavage. Il y a bien un fil conducteur principal mais assez décevant quant aux rebondissements.

Le portrait de cette société américaine est en revanche exceptionnellement réussi, surtout que les romanciers américains parlent beaucoup de la période esclavagiste ou de la sécession mais pas forcément de l'après et de comment une société s'adapte au bouleversement des places (même si on le voit, les Noirs continuent à être relégués au second plan). La plume est journalistique mais agréable. J'ai appris beaucoup en lisant, mais me suis moins diverti que je ne le pensais.
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Mon City-trip prolongé dans le centre historique du Savannah des années 80 est terminé. J'ai voyagé de commérages en faits divers, du conformisme à l'extravagance, de la fierté au snobisme arrogant, de la convenance bienséante à l'indifférence, ... J'ai apprécié les descriptions élégantes et l'humour de l'auteur. Une escapade littéraire réussie.
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John Berendt est en passe de devenir mon auteur favori. J'ai dévoré son oeuvre en quelques jours. J'ai évolué avec plaisir parmi ses personnages mémorables et décadents. J'ai souhaité pouvoir arpenter les rues de cette ville majestueuse, écouter la musique de Joe, me reposer sous l'ombre des chênes centenaires, passer la porte du bar d'Emma, chaque soir, pour mieux m'énivrer de cette ambiance si particulière et me fondre dans les accords de piano-bar.

Cette chronique éblouissante - pour reprendre le résumé du livre - n'a souffert - pour moi - d'aucune longueur, que se soient les ragots échangés pendant les gardens party, ou les innombrables références historiques qui émaillent le récit. Chaque détail m'a enchanté, révèle son importance et décrit le profond enthousiasme du journaliste. Dès que possible, je vais essayer de me procurer "La Cité des anges Déchus" qui va trôner en tête de liste de ma PAL !!
Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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Je m'étais passionnée pour son deuxième livre "La cité des anges déchus" qui prenait comme décor Venise. C est donc avec beaucoup d'enthousiasme que je lus "Minuit dans le jardin du bien et du mal". Et j ai savouré ce livre d'autant plus que l'auteur n'a écrit que deux romans, à mon grand regret.
Son premier roman prend place à Savannah, une ville des États-Unis. La ville a toute son importance dans les livres de John Berendt, c'est d'ailleurs le personnage principal: plus qu'un décor, il en joue, la décortique, la raconte, la met en scène... Mieux qu'un guide, les romans de John Berendt vous font vivre la ville, son histoire, ses anecdotes, ses personnages atypiques... Je ne devrais pas dire roman car autobiographique.
Enfin livre passionnant!! A quand le prochain Mr Berendt??
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À l'image de « la ville-jardin romantique », John Berendt oppose celle « des secrets recelés par ses retraites ombragées » (p 386). Minuit dans le jardin du bien et du mal laisse planer un envoûtement au-dessus des savannahiens, que l'on y croit ou pas.
Plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/07/21/john-berendt-minuit-dans-le-jardin-du-bien-et-du-mal/
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Lu en 2001.J'ai bien aimé ce roman qui mêle enquête et peinture de la société haute en couleur de Savannah.
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Une chronique autobiographique douce amère, qui réserve sa part de moments drôles et d'autres plus graves. Une galerie de personnages attachants et originaux. Bien meilleur que le film
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