J'aime bien
Juliette Benzoni, pour le côté historique et le côté érotique (soit les deux aspects principaux de ses romans), mais pour ce livre-là, il faut dire que sa formule s'essouffle un peu.
L'héroïne est une potiche. Vous me direz que, vu son époque et son âge, on ne pouvait pas s'attendre à ce qu'elle bataille à l'épée comme
D Artagnan et ourdisse complot sur complot. Ok, mais est-ce qu'on aurait pu éviter qu'elle soit une une éternelle victime passive, dont la principale caractéristique est d'être bien roulée ? Je conviens qu'une romance entre Quasimodo et Quasimodette ne ferait pas grandement fantasmer, mais comment s'identifier à des modèles de perfection esthétique (et comme par hasard, les hommes peuvent être moches tant qu'ils ont "du charme") ?
Ensuite, suis-je la seule à trouver glauque que TOUS les hommes que cette demoiselle rencontre sont immensément intéressé par l'idée de l'emmener derrière le cabanon de jardin, à l'abri des regards ? On va faire la liste de tous les gulus qui désirent sexuellement la petite Lorenza :
-Antoine de Sarrance, alors qu'il était censé être amoureux d'une autre. Désolé, de la Motte-Feuilly, il fallait avoir plus de monde au balcon.
-Le pote d'Antoine de Sarrance, Thomas de Courcy, ce qui bien entendu brisera l'amitié des deux jeunes gens ; quelle originalité, je ne vous le fais pas dire.
-Le père d'Antoine de Sarrance, qui fait sa crise de la soixantaine.
-Le roi Henri IV, ce qui est assez logique puisqu'il est avéré que Sa Majesté avait le feu aux fesses.
-Vittorio Strozzi, même s'il a le rôle le plus court du livre.
-L'ambassadeur de Florence, que l'auteure nous présente comme bien intentionné. Ouais...heu, non, c'est un vieux pervers.
-Et peut-être d'autres que j'ai oublié.
Quant à l'intrigue, elle tourne autour du mariage de Lorenza, dont l'importance politique pour la reine Marie de Médicis me semble assez mineur, et d'un mystérieux assassin qui, pour changer, semble désirer sexuellement l'héroïne. Donc, la beauté de cette madame est au coeur de tout.
En vérité, il ne se passe pas grand-chose, il y a juste cette grande question : mais qui dépucellera finalement Lorenza ? Oh, mon dieu, j'espère qu'elle ne va pas se faire violer ! En gros, c'est un roman destiné à générer du fantasme, à faire frissonner dans les draps, mais il ne faut pas s'attendre à une histoire incroyable.
Bonus : j'ai remarqué que la description physique de la tante de Thomas est pratiquement le même que celle de la générale Lecourt dans "Les dames du Méditerranée-express". Elle fait du recyclage, Benzoni ?