Olivier recula d’un pas. Le verre brisé s’écrasa sous sa semelle.
– Mathieu ! souffla-t-il.
Il ne bougea pas.
– Math’ !
Il sentit brièvement la main d’Oliv’ tenter de lui agripper l’épaule, glisser sur le tissu de son blouson sans y parvenir, puis ses pas s’éloigner.
– Putain, Math’, mais cours ! cria Olivier avant de s’enfuir par la fenêtre.
Mais Mathieu ne bougeait toujours pas.
Pas le moindre instant, il ne quitta du regard cette femme qui se dressait devant lui. Le corps corseté dans une tenue entièrement noire qui aurait pu paraître bourgeoise si elle n’avait pas été si stricte, les cheveux tirés en un chignon parfaitement lisse et la bouche d’un rouge intense, elle n’était pas seulement belle, elle était au-delà. Fascinante de sensualité et de puissance. Ça exsudait d’elle, dans la lueur de ses yeux comme dans sa stature, l’assurance stupéfiante qu’elle dégageait.
Son sentiment d’irréalité fut majoré quand il se rendit compte de ce qu’elle tenait à la main. Une cravache.