« On ne devrait jamais en croire les poètes, criait-il. Des hallucinés qui prendraient la lune pour un fromage ! Le Val-sans-Retour n’était qu’une duperie. Merlin et Viviane fileraient aussi bien le parfait amour dans les gorges de Franchard que parmi ces broussailles où rien n’était digne de remarque – sinon la cuisine de l’Hôtel Bellaire ! » Très honorés, n’est-ce pas ? II paraît que la petite dame – la star – suppose-t-on, tremblait et verdissait, malgré le fard, tandis qu’on aménageait les valises. Enfin, bon voyage à tous ! »
Ce qui m’aida surtout, ce fut de penser que la terre n’était qu’un séjour transitoire, une étape obligée avant d’atteindre une vie supérieure. Tous, n’avons-nous pas notre part d’afflictions, plus ou moins visibles, plus ou moins avouées ? Quand j’eus acquis cette certitude, je me sentis forte. Je devais subir, mais essayer de rendre l’épreuve profitable, à moi et aux autres… s’il se pouvait…
Se moquer est à la merci de la première évaltonnée venue ! Ça n’a, d’ailleurs, aucune importance. Morgat est au-dessus de ces attaques; mais c’est une sottise quand on est artiste – ou qu’on aspire à le devenir – de rabaisser le mérite de celles qui font honneur à notre corporation par la dignité de leur caractère, et leurs talents reconnus – qu’ils nous plaisent ou non !
Comme il l’aimait ! et de quel amour délicat et ardent ! Elle se sentait mourir, rien qu’en imaginant la voix caressante, musicalement modulée ! Comme ils savaient se comprendre, se deviner, sans même employer le truchement vulgaire de la parole : un signe, un sourire,leurs âmes communiaient et une sensation de douceur merveilleuse se répandait dans tout leur être.
La musique, entre toutes les récréations, aura la part d’honneur : n’est-elle pas nourriture essentielle pour les imaginations, les sensibilités qui ne sont plus servies pair la vue ?