"
Origine" est le troisième roman, paru aux USA en 2007 et le premier traduit cette année en français, de l'écrivaine américaine d'
origine jordanienne
Diana Abu-Jaber, également auteure de "Arabian Jazz" et "Crescent".
Technicienne de labo officiant à la criminelle, Lena Dawson est spécialisée dans les empreintes digitales. Une position idéale pour cette jeune femme timorée qui préfère rester dans l'ombre et éviter la confrontation directe aux scènes de crimes comme aux parents des victimes.
Mais Lena possède ce 6ème sens, une sensibilité supérieure au monde qui l'entoure, qui lui permet de voir au-delà des apparences.
Elle est ainsi appréhendée par Erin Cogan, une mère persuadée que son bébé n'est pas décédé des suites d'une mort subite du nourrisson tel que l'ont conclu les enquêteurs mais a selon elle été assassiné.
D'autres nouveaux-nés trouvent la mort dans des circonstances similaires et Lena se voit dès lors embarquée dans une affaire qui s'avèrera plus personnelle qu'elle l'aurait cru...
Depuis maintenant plusieurs mois, je ne cesse de lire d'élogieux billets vantant la qualité des thrillers parus aux éditions Sonatine. Aussi étais-je curieuse d'en découvrir un à mon tour.
En ce qui me concerne, ce ne fut malheureusement pas une bonne pioche.
Il faut dire que, comme le signale la quatrième de couverture, "
Origine" est un thriller un peu particulier.
La narratrice, qui n'est autre que Lena Dawson, est une jeune femme au passé nébuleux dont elle ne conserve que quelques souvenirs diffus, notamment celui d'avoir eu initialement pour mère une guenon...
Elevée par une famille d'accueil avec laquelle elle n'entretient que des rapports épisodiques, elle a toujours ignoré la raison pour laquelle elle n'avait jamais fait l'objet d'une adoption officielle.
Encore en quête d'elle-même, Lena se montre difficile d'accès, peu ambitieuse et passe son temps entre son appartement délabré, son voisin schizophrène, son ex envahissant et son lieu de travail, véritable gynécée où les commérages vont bon train.
Alors que je m'attendais à entrer de plein pied dans cette enquête entourant de mystérieux décès de nourrissons, j'ai découvert le personnage de Lena en long, en large et en travers, au point de me demander à quel moment du roman interviendrait enfin ce que je croyais être l'intrigue principale.
Or il semblerait que toute l'histoire tourne autour de Lena et de ses
origines et que l'enquête policière ne soit qu'un prétexte à mettre ce personnage principal en valeur et auquel je n'ai absolument pas réussi à m'attacher.
Lena harcelée par les journalistes, Lena met sa parka et part acheter son pain, Lena et la jalousie de ses collègues, Lena a chaud, Lena a froid, Lena et son ex, où est Lena?
J'ai passé mon temps à tournicoter avidement les pages en espérant découvrir autre chose que les sempiternels états d'âme de Lena façon Mowgli lobotomisé, les sensations que lui évoquent chaque lieu et chaque personne, ses nombreuses fuites et envies de prendre l'air, tous ces détails d'une longueur ennuyeuse qui m'ont découragée de la suivre dans sa quête et qui, de surcroît, barraient la route à tout rebondissement.
Même si l'enquête policière présente un lien étroit avec la quête personnelle de Léna, j'aurais préféré que ces deux aspects soient plus équilibrés dans le récit.
Cette asymétrie a du coup pour effet de faire stagner la résolution de l'énigme et d'y mettre fin par des raccourcis plus qu'hasardeux, comme si l'auteure s'était souvenue à la dernière minute qu'une enquête devait encore être élucidée.
La fin? Les services de police du monde entier en rêveraient...
Je n'ai pas non plus adhéré à cette manie de l'auteure de présenter les réactions des personnages ainsi que leurs propos en mêlant discours direct et parenthèses.
Entre un personnage principal froid qui court dans tous les sens et une enquête policière qui fait du surplace, j'ai fini par m'essouffler. Un thriller certes différent mais que j'aurais justement voulu... différent.
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