- Il existe autant de vérités que de personnes dans le monde. Ce qui est unique, c’est l’ensemble des choix d’un individu.
- Je vais répondre à ta question, alors ouvre grand tes oreilles ! Tu m’as demandé si je voudrais encore vivre après avoir perdu tout ce qui compte pour moi, hein ? Ma réponse est oui. Je voudrais vivre ! Rien ne dure pour toujours… Ni les choses qui comptent, ni même moi… Mais je crois que tant que le monde existera, d’autres liens peuvent perdurer et qu’on ne peut rien créer de vrai sans construire sur ce qui précède !
- Gareki. Pourquoi tu penses ça ?
- Parce qu’à force de vivre dans ce monde, j’ai fini par comprendre que la joie, la chaleur, l’espoir… les choses qui ne s’écroulent pas pour un oui ou pour un non, on ne peut les bâtir que sur des fondations solides en apportant chacun sa pierre à l’édifice ! Tu peux m’offrir un monde comme ça Nai ?
Je n’ai qu’un souhait une fois dehors, c’est d’entendre encore une fois la musique des autres ainsi que celle de Gareki, et de faire mon choix !
Le vaisseau de Circus était un endroit chaleureux mais toujours un peu solitaire. Sans doute parce qu’on vivait une existence de fantômes. Je me sentais abandonné par le reste du monde. C’était à chaque fois la même chose. Une porte à peine entrouverte se refermant le lendemain. Et puis un beau jour, après un raid dans la ville de Toji, Circus a donné un spectacle et en plein milieu, Hirato m’a ordonné de retrouver deux garçons recherchés par la police. Je venais de les apercevoir, juste sous le pont où j’étais… Dès que je les ai vus, j’ai été attiré par la force de leur regard. Il avait une lueur particulière, différente de celle des habitants de la ville, et à travers laquelle j’ai senti le monde de l’extérieur. Nai et Gareki ont été les premiers enfants de l’extérieur que j’ai pu côtoyer et les trêves qu’ils avaient ont sorti mon cœur de son isolement.
- Gareki, si tu perdais tout ce qui compte pour toi, est-ce que tu voudrais encore vivre ?
- Est-ce que je voudrais encore vivre ? Quelle question stupide ! Il faut bien survivre si on veut reconstruire quelque chose !
C’est le manque qui provoque le désir et c’est de ce sentiment que naît l’envie de devenir meilleur. Il n’y a donc pas de progrès sans désir de vivre.
- Moi, par contre, je suis un envoyé officiel de la tour de recherche ! Pourquoi est-ce qu’on m’a mis sur la touche ?
- C’est-à-dire que tu n’es encore qu’un simple stagiaire, alors…
- Tu peux parler, gros boulet ! Quand on cause plus de problèmes qu’un « simple stagiaire », on la ramène pas !
Il ne saigne pas, il ne pleure pas… Mais c’est tout comme. Moi non plus, je ne suis pas blessé, mais je sens comme une brûlure dans ma poitrine… qui ressemble à de la tristesse…
Même si leur puissance était faible, leur volonté, elle, a toujours été très forte ! Malgré le temps qui passe et les nombreuses vies qui se succèdent, de votre côté, vous continuez à espérer qu’un monde où tous les êtres pourraient coexister est possible. Mais si l’ordre actuel des choses venait simplement à être renversé, celui qui émergerait ensuite serait tout aussi légitime à leurs yeux !
- Tu exagères, Iva ! Si tu n’es pas contente, il ne fallait pas t’exhiber devant tout le monde ! Normal que je regarde… Je suis un homme, après tout !
- Très bien, dans ce cas, je vais faire de toi une femme !
- Quoi ? Eh, une seconde ! Qu’est-ce que tu vises au juste ? Ah ! Non, stop !
- Il faut le sauver !
- Ne t’approche pas, Nai ! C’est dangereux…