Citations de Pierre Delye (91)
Pour la première fois de sa vie, elle se fit la réflexion que lorsque l'on ne regarde que vous et que l'on est regardé par tous, il est difficile de voir quelque chose.
La Petite Poule Rousse commence la distribution en disant :
– Ne vous inquiétez pas, chacun aura sa juste part.
En voici…
UNE pour celle qui a trouvé les grains de blé,
UNE pour celle qui les a plantés,
UNE pour celle qui a moissonné les épis de blé,
UNE pour celle qui les a portés au moulin,
UNE pour celle qui a cuisiné…
et la dernière, c'est pour moi qui vous ai supporté et qui ne l'est pas volée.
« On fait rentrer les beaux animaux, normal.
On fait entrer les pas terribles, pas le choix.
On fait rentrer les pénibles, c’est ainsi.
Et on fait rentrer les pires.
Oh non…pas elles…. »
- Dis, Papa [coq], est-ce que le Soleil se lève quand tu chantes ou est-ce que tu chantes quand le Soleil se lève ?
Voici l'histoire d'une Petite Poule Rousse.
Rousse de plume, rouge de crête et tendre de cœur.
Un jour, le Petite Poule Rousse trouve un peu de blé, pas assez pour le dépenser mais suffisamment pour le planter.
Comme elle n'aime pas travailler seule ni être la seule à travailler, elle va voir ses trois amis pas loin d'ici.
- Fonce, mon fils, va ! Fais ce que tu peux, du mieux que tu peux et je ne te reprocherai rien. Le pire, ce n'est pas d'échouer, c'est de ne pas essayer !
(p. 65)
P'tit Bonhomme file comme le vent jusqu'à la pâture et dépose son tas d'herbe devant le cheval. Aussitôt le cheval se met à manger : broute broute mâche mâche, broute broute mâche mâche.
- Haaaaa… ça vient !
P'tit Bonhomme fait vite le tour du cheval et se retrouve devant le derrière au moment où la queue se soulève. Oh… toujours pas de seau, tant pis pour le chapeau.
POF, POF, POF, un beau crottin noir, fumant et puant si bon, tombe dans le chapeau.
- Merci cheval ! crie P'tit Bonhomme au cheval qui ne répond pas parce qu'il a la bouche pleine.
Il était une fois un p'tit bonhomme des bois. Il était un peu tête en l'air et espiègle avec ça.
Ce jour-là, le p'tit bonhomme des bois marche dans la forêt. Il suit le chemin et ses pensées: le chemin des idées et le sentier de la forêt.
Ce fut une vision et une révélation, c'était la Princesse. Pouvait-on imaginer princesse plus princesse qu"elle ? Jean aurait juré que non et il sut à l'instant qu'il y aurait dorénavant un avant et un après. Et il se mit à rêver à un "pendant".
Et mon p'pa sera tellement heureux et gonflé de bonheur qu'il faudra l'attacher au bout d'une ficelle pour pas qu'il s'envole !
- Tu sais, Jean, j'étais perdu corps et âme. Je ne savais plus qui j'étais ni où j'allais, alors j'ai frappé aux portes des maisons, j'ai même essayé de faire ouvrir celles des châteaux ! Quel fou ! Elles sont restées fermées... Je n'ai rien reçu d'autre que des regards acides et des sourires de piège à loup. Je n'ai rencontré que des gens qui doivent avoir des hérissons dans le porte-monnaie et des cailloux à la place du cœur. Voilà !
[...] ils se retrouvèrent enfin seuls, à deux, ce qui est un bon nombre pour supporter la solitude, et un nombre merveilleux pour les amoureux.
(p. 280)
Après tout, je suis bûcheron, je ne vais pas me laisser abattre !
- Mademoiselle, il faut beaucoup de pauvres pour faire un riche, ne l'oubliez pas. Et dans cette ville, certains ont des poches sans fond et de l'avidité sans limites.
(p. 242-243)
Comme tout le monde, Jean admira les grandes avenues aux belles maisons impeccablement alignées, il parcourut les grands boulevards, où les boutiques débordaient sur les trottoirs. C'était étourdissant. Pourtant il ne se laissa pas prendre par les lumières de la ville, le miroir aux alouettes des gens de la campagne. Sa curiosité le poussa à aller voir un peu plus loin. [...]
Il eut mal en voyant les gens miséreux et affamés qui mendiaient. Dans son monde, personne ne mourait de faim. Il n'y avait peut-être aucun riche, mais personne n'était pauvre à ce point. Avec un jardin, des rivières, une forêt, on trouvait toujours de quoi manger. [...]
Jean ne comprenait pas comment tant de richesse pouvait côtoyer tant de pauvreté sans qu'une émeute n'éclate. C'est alors qu'il remarqua les soldats qui patrouillaient par quatre, bien habillés, bien nourris, et surtout bien armés. Jean comprit. C'était par la peur que l'ordre régnait.
(p. 76-78)
Le Roi sortit en plantant là la Princesse, sans lui laisser le temps de se mettre à crier elle aussi. Elle en fut si frustrée qu'elle fit venir en quatrième vitesse toutes ses dames de compagnie, toutes ses domestiques pour pouvoir leur hurler qu'elle voulait être seule.
"Mais il est où le gros matou ? Chez les moutons ?
- Hé bêêêêêêê non ! dit Miop la taupe."
'Il est grand, il est beau, il est fort, il est le roi et il le sait. C'est un lion fier d'être lui-même.'
- Paysan, donne-moi des grains de blé
que je donnerai au meunier
qui me donnera de la farine
que je donnerai au boulanger
qui me donnera du pain
PARCE QUE J'AI FAIM !
P'tit Bonhomme galope jusqu'à la rivière.
Elle est en train de se la couler douce.