Le but de celui qui a recueilli ces légendes a été de les voir écrites afin qu’elles servent aux plus compétents et aux plus érudits, qui pourront en tirer toute la lumière pour compléter l’histoire de notre nation.
Le mérite en revient au peuple qui a conservé ces légendes, si, de mérite, elles en ont quelque peu.
La langue, autant qu’il a été possible, est la sienne. Rien, absolument rien n’appartient à celui qui les a récoltées, sinon le plaisir de les mettre par écrit.
(p. 253)
Voyant le palais en ruines, envahi par les ronces, il soupira et, les yeux pleins de larmes, tenta de se souvenir du passé, de son enfance heureuse et de la magnificence de ces lieux ; il en fit deux ou trois fois le tour, explorant chaque pièce, chaque recoin qui éveillait en lui des souvenirs, puis l'écurie où il avait trouvé son bon cheval ; il descendit aussi dans la cave, dont l'entrée disparaissait presque sous les décombres.
(Traduction par Micaela Slăvescu, 1994)
Văzând palaturile dărâmate și cu buruieni crescute pe dânsele, ofta și, cu lacrămi în ochi, căta să-și aducă aminte cât erau odată de luminate aste palaturi și cum și-a petrecut copilaria în ele; ocoli de vreo două-trei ori, cercetând fiecare cămară, fiecare colțuleț ce-i aducea aminte cele trecute; grajdul în care găsise calul; se pogorî apoi în pivniță, gârliciul căreia se astupase de dărâmăturile căzute.
Lorsque j'ai lu pour la première fois un conte publié dans un journal, j'ai été tout étonné de voir que nos contes avaient, eux aussi, quelque mérite. Je me suis dit, eh oui, c'est bien le conte tel que je le connais, et pourtant ce n'est pas tout à fait ça. Non, vraiment, ce n'est pas ça. Et il a suffi que j'écrive le premier pour ne plus pouvoir m'en délivrer : d'un côté, cela me faisait tellement plaisir que je ne pouvais plus m'arrêter, et de l'autre, quelques-uns de nos écrivains, des grands et des savants, ne me laissait plus en paix…
(Propos d'Ispirescu, reproduits par Barbu Delavrancea, « Românul », Bucarest 1887, page 255)
Puis je me suis remis en selle, et vous ai conté mon histoire telle quelle.
J'ai enfourché une cuillère courte, longue vie à tous ceux qui écoutent.
Et j'ai enfourché un fuseau, que le conteur aussi fasse de vieux os.
(p. 244)
Petre Ispirescu a laissé 70 contes, dont 11 en manuscrit. En 1971, sa bibliographie comprenait 78 rééditions de son œuvre à partir de 1892, presque exactement un titre par an.
(p. 251)