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Citations de Nils Barrellon (97)


Elle devait avoir la soixantaine mais ne les faisait pas. Ses lèvres étaient anormalement charnues et la peau de son cou était tendue comme la voile d'un bateau au près. Choulot ne goutait guère ces onéreux rafistolages maintenant les chairs en place et qui donnaient l'illusion d'une synthétique jeunesse. Il préférait voir les marques laissées par le temps, que ce fût sur les choses ou les êtres...
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Il a peur de la douleur mais il n’a pas peur de la mort.
Cette vieille copine qui s’est tenue à ses côtés si longtemps. Une main froide posée sur son épaule. Zlatan a eu le temps de l’apprivoiser et il n’en a plus peur. A-t-on peur de ce qu’on connaît ?
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- Pourquoi n'ouvrent-ils pas ? répéta Pierre.
Il n'osa pas le dire, toutefois les images du crash de cet avion allemand, quelques années auparavant, lui revinrent en tête, tel un flash morbide. Les débris partout dans la montagne. Les sièges, les valises, les vêtements et les corps. Presque deux cents morts. Les séquences avaient fait le tour des télés mondiales ainsi que le portrait du pilote dépressif qui avait entraîné tous les passagers avec lui dans sa tombe. Pierre secoua énergiquement la tête pour chasser ces pensées. Ils étaient deux dans le cockpit ! On ne se suicidait pas à deux... Ou alors...
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- Ton livre ? Toujours bien ? dérangea-t-il sa femme.
- Terrible, tu veux dire, osa Elizabeth.
- Ils ont trouvé l'assassin, il était caché dans l'armoire ? plaisanta Pierre..
- Que tu es bête...
- C'est n'importe quoi ton truc, faut dire.
- Mais pas du tout ! Le meurtre en chambre close est un classique de la littérature policière. De nombreux auteurs s'y sont essayés, Christie, Conan Doyle...
- Des Anglais. Il n'y a qu'eux pour inventer des trucs pareils, persifla Choulot.
- Oui... Et non... Si le premier meurtre en chambre close est "Double assassinat dans la rue Morgue" d'Edgar Allan Poe, américain pour ta gouverne, dont l'intrigue se passe à Paris, le plus connu est peut-être bien "Le Mystère de la chambre jaune", de Gaston Leroux. Qui est, inutile de te le rappeler, français...
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Nils Barrellon
- Qui est dedans ? demandait une hôtesse, grande, lunettes aux montures noires assez épaisses, foulards mauves, à l’une de ses collègues.
- Capitaine et copilote.
- Pourquoi ils n’ouvrent pas ?
- Je n’en sais rien
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Pierre enregistra ces informations. Il ne prenait jamais de notes. Il l'avait fait à son arrivée à la BRIF mais avait rapidement cessé car il s'était aperçu que ces morceaux de phrases anodins, ces mots, ces dates, ces chiffres jetés sur un calepin, créaient une structure intrinsèque qu'il était difficile de bousculer. Ça figeait une version, par le simple fait de la noter noir sur blanc, tel un canevas mental. Et c'était mauvais.
Tout devait rester mobile, déplaçable, au gré des indices, des impressions récoltées, des témoignages. Tout devait pouvoir glisser, disparaître même. Une enquête se devait d'être prise par le bon bout de la raison. Il ne devait pas forcer les faits à rentrer dans un cadre préconçu, il fallait trouver la version où les faits se disposaient d'eux-mêmes, harmonieusement.
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Comme tout bon flic qui se respecte, j'adore les non-dits, les silences trop longs, les lapsus. Chez un suspect, ce sont autant de signes qui me poussent à chercher plus loin. Pour trouver ce qu'ils cachent.
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Dans un crissement de pneus digne des meilleures séries américaines, Lefort pile à mon niveau. Pour rester dans l'esprit, je saute sur le capot, y glisse sur les fesses pour passer côté passager, puis m'engouffre dans l'habitacle.
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— Il court vite, ce con. Un vrai lapin de gangrène ! confia un Didier essoufflé.
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Pierre nota la désinvolture dans le vocabulaire du docteur. La mort n'était plus un tabou, il la côtoyait quotidiennement et ne prenait plus de pincettes pour en parler. Un mort était un mort, c'est-à-dire un tas de cellules destiné à nourrir vers et larves de mouches. "Tu es poussière et tu redeviendras poussière... Ainsi parlait Dyson, l'inventeur danois des aspirateurs sans sac !" disait souvent le commissaire Larsan en agitant les bras comme s'il avait été sur uns scène de théâtre.
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- Nos métiers se ressemblent après tout. Nous traquons tous les deux quelque chose. Vous des particules...Et moi, des amas de particules, avec deux bras et deux jambes... Pour ce faire, nous utilisons des méthodes similaires, nous accumulons des indices...Quand un courant apparait dans l'une de vos cuves, ne décrétez-vous pas qu'un neutrino l'a traversé ?

- Si, inspecteur. Mais vous faites erreur sur un point. Ma recherche et la votre diffèrent de façon fondamentale . Plus vous en savez, plus vous vous rapprochez de la vérité. Ici, c'est l'inverse, plus nous en savons, plus le mystère s'épaissit.
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L’air extérieur, frais mais soufré, épais et irritant, tranchait avec celui de l’intérieur, moite, éthylique et tiède. Le fracas des bombes était assourdissant. Non, pas des bombes, des orgues de Staline, pensa-t-elle.

Elle se figea. Cependant, son hésitation fut de courte durée, elle contourna la fosse encore fumante d’où s’échappait une odeur de viande grillée et s’élança à travers le jardin dévasté, zigzaguant entre les larges cratères.
Pas de direction précise.
S’éloigner. Le plus possible.
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Non pas qu'en vieillissant on se foute de tout, mais on apprend à se blinder. La carapace s'épaissit. Question d'équilibre, pour paraphraser Francis Cabrel.
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La gondole des romans policiers ne proposait finalement que peu de titres. Les auteurs bankables y étaient bien sûr. Elizabeth les fuyait. Non pas qu'ils fussent mauvais mais elle préférait les auteurs moins connus. Elle aimait lire ce que peu de gens avaient lu. Elle aimait découvrir une pépite qui, faute d’encarts publicitaires et d'articles dans les journaux, resterait dans sa gangue, se contentant de faire le bonheur de quelques happy few et le désespoir de son auteur.
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Elle ne connaissait pas Berlin et Berlin, la capitale du Reich millénaire, n’était plus qu’une immense ruine n’offrant aucun abri.
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C’était la guerre et Anna l’avait presque oublié.
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L'histoire, disait-elle, nous a appris qu'il faut connaître ceux qui nous gouvernent. Seuls les moutons se laissent guider par un chien.
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Crache le morceau, mon pote, dernière sommation, après on quitte cette salle et les emmerdes vont te tomber dessus comme la virole sur le bas du marché! La virole, pour la vérole, qui s'abat sur le bas clergé transformé en bas marché. Boudier goûtait les expressions imagées de l'adjudant. Il l'avait déjà entendu évoquer les méfaits de la girolle sur le maraîcher.
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J’attends qu’ils soient partis pour faire le point avec le groupe.
— Je ne sais pas vous, mais moi j’ai le mal de mer à force d’être mené en bateau.
— Hin hin, pas mal, apprécie Lefort.
— Ouais, confirme Chihab. On peut peut-être lui rentrer dedans maintenant ? Il commence à nous gonfler avec sa retenue et sa nonchalance.
— Je m’y mets ? propose Lefort.
C’est souvent ainsi que cela se passe : après le beau temps, la pluie. L’orage, même. Et dans le rôle de Zeus lançant ses éclairs, le lieutenant Jérémy Lefort.
La plupart du temps, la rupture de ton et les tournures de phrase du dionysien perturbent les gardés à vue, jusqu’alors caressés dans le sens du poil. Et les résultats sont là. C’est notre méthode, éprouvée maintes fois : des allers-retours entre rentre-dedans et fausse empathie. Entre politesse châtiée et malséance bourrue.
— Ça marche. Tu te concentres uniquement sur le deuxième meurtre ; on verra après pour celui de Niakate. Si ça vient bien. Mais d’abord on commande à bouffer, je propose. Thaï ? Japonais ?
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C'est pénible de ne pas connaître toute l'histoire.
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