Lorsqu’il a faim, Nanuq se poste au bord de l’eau et plonge son
énorme patte pour attraper du poisson frais. En un geste vif et
agile, il pêche de quoi manger. Saku essaie à son tour, mais ses
mains ne sont pas aussi fortes et rapides que celle de Nanuq.
A chaque fois, elle laisse s’échapper iqaluit.
L’ours pousse l’iceberg du bout du museau pour la ramener sur le glacier.
Saku n’en croit pas ses yeux, elle avance une main hésitante et touche
sa belle fourrure blanche.
- Bonjour Nanuk, je suis Saku, dit-elle timidement.
L’ours se laisse faire : il comprend que la fillette est en danger et qu’elle
ne lui veut aucun mal.
Les chiens Husky tirent les traîneaux
sur la glace en contrebas. Saku agite ses bras en sautillant pour
attirer son attention.
- Ataata ! Ataata !
Son père lui fait un grand signe en retour.
La petite fille sourit, elle est heureuse.
- Ne t'inquiète pas Nukka [sa poupée], papa reviendra bientôt,
dit-elle en serrant inunnguat contre elle.
Je suis parfois nostalgique en repensant à ces instants de joie, de colère
et de peine aussi, mais ensemble ils forment de jolis souvenirs adoucis
par le temps. Ils sont comme délavés, tel un doux rêve bleu, que j'ai plaisir
à vous conter ce coir. Je n'en garde que le meilleur...
Un peu plus loin, la princesse aperçoit la grenouille bleue qui sautille et décide de la suivre.
- Prince charmant, attends-moi ! s'exclame-t-elle.
Elles courent toutes les deux à travers les bois, l'une essoufflées, l'autre complètement affolée.
- Mais elle est marteau cette princesse ! crie la grenouille en tentant de lui échapper.
Quelques années plus tard, lorsque je suis devenue une jeune fille,
j'ai rencontré votre papi Augustin. Il y avait beaucoup de mots
dans ma tête que je souhaitais lui offrir. Mais j'étais très timide
et lorsque je voulais les tremper dans mon coeur pour les teinter
de jolies couleurs, je ne savais que choisir!
Tous mes sentiments se bousculaient. Alors, je me contentais de
sourire et de rosir bêtement, mes joues parlaient pour moi.
J'avais quelque fois du chagrin à cause de toutes ces histoires.
Il m'arrivait même de pleurer. Alors, je confiais à mon fidèle
doudou les quelques maux en noir et gris qui rendaient
mon coeur si lourd.
Sa voix cristalline virevolte dans les airs, Coraline se sent comme transportée. Mais elle chante si haut que, tout à coup, sa voix s’envole, emportée par le vent chaud de l’Île Dorée.
— Qu’est-ce que tu veux ma p’tite ! lui lance-t-il de sa voix roque.
— Je cherche un peigne à cheveux nacre, en forme de coquillage, vous ne l’auriez pas trouvé dans vos filets ?
Je me souviens lorsque j'étais une petite fille, j'adorais
danser pieds nus au milieu des prés. Je tourbillonnais
encore et encore, jusqu'à avoir le tournis.