Conférence Madame Blavatsky - partie 6
Le public est un enfant docile et soumis, et il va partout où sa bonne le conduit. Il choisit ses idoles et ses fétiches, et il les honore en proportion du bruit qu'ils font, il se retourne ensuite avec un regard de timide flatterie pour voir si la gouvernante, la vieille Madame l'Opinion Publique, est satisfaite.
La populace à toujours été la même dans tous les temps. Le matérialisme était et sera toujours aveugle aux vérités spirituelles.
A mes juges, passés ou futurs, je n'ai donc rien à dire, qu'ils soient de sérieux critiques littéraires ou de ces derviches hurleurs de la littérature qui jugent un livre d'après la popularité ou l'impopularité du nom de son auteur et qui, regardant à peine le contenu, s'attachent comme des bacilles aux points les plus faibles du corps. Je ne m'occuperai pas non plus des calomniateurs au cerveau fêlé – heureusement peu nombreux – qui, espérant attirer l'attention publique en jetant le discrédit sur tout écrivain dont le nom est mieux connu que le leur, écument et aboient après leur ombre même.
Apophtegme de Narada, l'ancien philosophe hindou :
"Ne dis jamais : "Je ne sais pas ceci, par conséquent c'est faux".
"Il faut étudier pour savoir, savoir pour comprendre, comprendre pour juger".
Nous ne pouvons nous empêcher d'admirer encore une fois la profonde connaissance de la nature humaine, qui dicte à M. Sergeant Cox les paroles suivantes dans sa conférence, dont nous avons déjà parlé. "Il n'y a pas d'erreur plus fatale que celle qui fait croire que la vérité prévaudra par sa propre force, et qu'elle n'a qu'à se montrer pour être acceptée. En réalité le désir de la vérité n'existe que chez très peu d'esprits, et l'aptitude à la discerner chez un nombre encore plus restreint. Lorsque les hommes disent qu'ils recherchent la vérité, ils veulent dire qu'ils recherchent quelque preuve à l'appui d'un préjugé ou d'une opinion préconçue. Leurs croyances se modèlent sur leurs désirs ; ils voient tout, et plus que tout ce qui parle en faveur de ce qu'ils désirent ; mais ils sont aveugles comme des chauves-souris, pour tout ce qui leur est contraire. Les savants ne sont pas plus exempts de ce travers que les autres".
Près de 700 ans avant Jésus-Christ, dans les écoles de Thalès et de Pythagore, l'on enseignait la doctrine du véritable mouvement de la terre, de sa forme réelle ; et tout le système héliocentrique. Et en l'an 317 après Jésus-Christ, nous trouvons Lactance, précepteur de Crispus César, fils de Constantin le grand, enseignant à son disciple que la terre était une surface plane entourée de ciel, composée de feu et d'eau, et le prémunissant contre la doctrine hérétique de la forme sphérique de la terre 418 ! Toutes les fois que, dans l'orgueil d'une découverte nouvelle, nous jetons un regard sur le passé, nous sommes fort étonnés de constater que la prétendue découverte n'était peut-être pas entièrement inconnue des anciens.
Un autre détail qui n'est guère à la louange du clergé chrétien est rappelé par le mot Inquisition. Les torrents de sang humain que cette institution chrétienne a fait couler, et la quantité de ses sacrifices humains, n'a pas son pendant dans toutes les annales du paganisme. La sorcellerie est un autre point important, où le clergé a surpassé ses maîtres, les païens. Il n'existe, certes, aucun temple païen où la magie noire, dans son sens véritable, n'ait été plus mise en pratique qu'au Vatican. Tout en pratiquant l'exorcisme comme une importante source de revenus, le clergé catholique a aussi peu négligé la magie que les prêtres païens de l'antiquité.
En Occident, nous voyons que la magie remonte à une antiquité aussi reculée qu'en Orient. Les Druides de la Grande-Bretagne la pratiquaient dans les cryptes silencieuses de leurs grottes profondes : Pline consacre plusieurs chapitres à la "sagesse" des chefs Celtes" 74. Les Druides des Gaules exposaient les sciences spirituelles comme les sciences physiques. Ils enseignaient les secrets de l'univers, la marche harmonieuse des corps célestes, la formation de la terre et, surtout, l'immortalité de l'âme.
La congratulation de soi-même, ô disciple, est comme une tour élevée sur laquelle est monté un sot arrogant. Là, assis dans sa hautaine solitude, il n'est aperçu de nul autre que de lui-même.
Il est rare qu'un mythe dans un système religieux quelconque, n'ait pas une base historique aussi bien que scientifique. Les Mythes, ainsi que le dit fort judicieusement Pococke, "sont reconnus aujourd'hui comme des fables, dans la mesure où nous les comprenons mal ; des vérités dans la mesure où elles étaient autrefois comprises. C'est notre ignorance qui a fait un mythe de l'histoire (...).