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Citation de AuroraeLibri


Ainsi l'histoire de l'Egypte grecque, de ses origines à la conquête romaine, nous indique les sources diverses du syncrétisme alexandrin. Avant d'essayer de les grouper et d'en noter les premiers effets, remarquons que la "paix romaine" était une condition particulièrement favorable à un tel syncrétisme.
Dès l'époque de Cicéron, l'on perçoit dans la littérature et l'art gréco-romain l'opposition de deux tendances : l'imitation pure et simple des modèles classiques et la recherche d'un style nouveau, grec dans son fond, mais accessible aux influences de l'Orient et qu'on peut dire hellénistique. Les foyers de ce nouveau style sont Rhodes et Tralle directement exposés à la contagion de l'Asie. (...) Une véritable irradiation de l'Ecole érudite d'Alexandrie s'impose à cette époque à la culture latine; la philosophie, si l'on en juge par Lucrèce et Cicéron, en est encore restée à un platonisme et un stoicisme, plus ou moins mélangés, plus ou moins éducolorés. Pour comprendre le succès ultérieur du néoplatonisme alexandrin, il faut discerner ce que cache cette philosophie plutôt que ce qu'elle indique. Elle révèle alors une crise religieuse dans Rome qui sera bientôt celle du monde paien tout entier et qui sera la principale cause de la révolution chrétienne et de ce qu'on pourrait nommer la contre'révolution néoplatonicienne.
Il était fatale que l'introduction de l'hellénisme à Rome suscitât un mouvement de critique à l'égard de la religion traditionnelle. En ce sens, Caton n'avait point tort de fulminer contre les Grecs, ni le Sénat d'expulser Carneade. c'est donc une religion nouvelle à laquelle aspire l'élite gréco-romaine au début de l'Empire ou à la fin de la dictature césarienne. La contamination de la mythologie latine et de la mythologie grecque a pourvu les dieux romains de généalogies et de moeurs scandaleuses dot s'indignent les vieux dévots, mais elle a aussi transformé en mythes profonds l'étroite superstition du vieux Latium.
Les paysans conservent leurs croyances primitives; on continue, dans les campagnes, de parer et de vénérer des divinisations d'actes et de besoins humains, mais dans la société cultivée, s'élabore une croyance nouvelle où la philosophie reprend l'avantage.
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