Le garçon avait déjà entendu ce récit des centaines de fois certes, mais jamais il ne se lassait des images qui se façonnaient alors dans son esprit.
— Crois-tu que l’Empereur puisse revenir un jour, grand-père ? Crois-tu que les Trois Gardes et le roi soient contraints d’affronter de nouveau les forces du Mal pour sauver l’Humanité ? Il ne s’est jamais montré, mais...
— Seuls les dieux pourraient nous le dire. Je suis néanmoins sûr d’une chose, mon petit : si l’Empereur venait à nouveau affronter l’Humanité, alors les soldats des Trois Gardes le repousseront, encore et toujours, pour qu’enfin le glaive de l’un d’entre eux tranche le cou de cette immondice née de l’Érèbe.
Dois-je te rappeler le sort qui fut réservé au peuple de Cambyse ? Rien de moins que le larcin de leur humanité, la transformation de leur âme et de leur cœur, l’esclavage au sein d’une armée portée par l’anéantissement de toutes traces de vie humaine !
A comprendre, tu ne dois pas chercher. Médite, jamais tu ne comprendras. Interrogé, jamais tu ne trouveras.