Christian Cailleaux

Que ce soit la mer ou le désert, il faut les mêmes qualités pour naviguer.

Par nuit claire on peut voir jusqu'à l'infini...

On ne pleure pas chez les hommes.

On a regardé les filles du bord de mer de Waikiki Beach sans y toucher.

Les filles d'ambre soignaient nos blessures et soulageaient nos brûlures.

La fuite de l'eau fascine, envoûte, elle caresse la coque, puis vous abandonne. Elle vous sauve parce qu'elle est la puissance du rêve, et que cette force de l'imaginaire vous garde de l'isolement dans la promiscuité.

A 17 ans, c'est la rencontre avec l'infini.

Après l'amour, que reste-t-il?

Théo avait compris qu'un port ça regarde la mer, vous accueille à quai ouvert, vous protège. C'est un refuge, une femme qui vous berce au clapot, vous console des nuits de quart.

Le silence comme un code à respecter.

On est restés là un bon bout de temps à regarder les vagues et les derniers morceaux de terre.

Le monde allait être le plus inattendu des spectacles. Je ne soupçonnais aucun futur.

Je m'émerveillais déjà des parfums d'Orient, du regard des femmes.

J'allais explorer le grand livre des hommes et ses pages deviendraient les miennes.

En montant à bord, je repoussais les frontières de l'impossible.

Elle avait le feu au ventre et moi aussi.

Quelque chose me mordait le ventre, une peur délicieuse.

En descendant vers la mer, j'abandonnais le monde de l'enfance pour celui des hommes.

La vie ne serait pas qu'un songe et l'aventure un jeu de môme dans les marais de mon enfance.

J'allais sur les pages de Stevenson, Melville, Conrad. Ils étaient avec moi, dans mon sac.