L’ombre du pommier
L’ombre du pommier s’enracinait
dans la fange fertile
transformant le fardeau du fruit
au moyen d’une douce douleur.
(traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
La lèvre flâneuse de la mort
L’amour, émotion passagère,
se cache dans le jeu hallucinant
de tant d’Ève et d’Adam,
le piège sauvage de cupide débauche.
Les relations sont devenues du troc
dans ce siècle confortable,
elles portent leurs innombrables masques
sous d’imaginaires lampadaires.
Fruits hachés et encore verts
se débattent dans des sonorités caverneuses
tandis que le temps boite
sur la lèvre flâneuse de la mort.
(p. 12)
Couleurs d’été
C’est un jour d’été
quand la menthe colore
la lumière en vert
et les coquelicots lancent
leurs graines au vent
parfum d’herbe fraîchement coupée
tu flânes dans la prairie comme une déesse
sans te soucier de la clameur du monde
et le soleil joue dans tes cheveux
où vas-tu bien-aimée ?
nos chemins
naîtront ce jour-là
frémissant comme des nids d’abeille
viens plutôt près de moi
pour nous cacher dans une fleur
d’inoubliable myosotis
(traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
Sous les cils, des larmes bleues
sans réponses
juste des larmes écrasées
au bord de l'impuissance.
Les bourgeons de lumière
se sont flétris,
je t'ai fait un nid parmi les souvenirs
avec l'écheveau des fils temporels.
Nous ne nous rencontrerons jamais
dans cette vie,
car la mort est la récompense
du voyage à travers la vie.
Je ne te cherche plus
Je ne te cherche plus,
mes routes sont gelées.
Parmi les ruines de l'automne
l'hiver est arrivé
serrant sur sa poitrine
le présent à titre posthume.
A minuit
A minuit
je vais penser à toi
j'allumerai les bougies
et je promènerai ma nudité
à travers cet automne.
Je m'abandonnerai au destin,
la pierre angulaire du temps,
en lisant des versets d'amour
sur la musique de l'âme,
quand la lune, les yeux bandés,
flânera dans mes matins.
Tristesses
Les tristesses, je les ai enterrées
sous le seuil de la maison.
C'était encore l'automne
sur ma bribe de ciel.
Désirs
Le ventre de la ville est plein de poussière,
la beauté a été jetée dans les rues
le lit est dans le rue d'un ami.
Parmi les désirs de l'amour,
les lèvres tremblent.
Ton coeur n'a pas atteint mes mains.
La lèvre flâneuse de la mort
L’amour, émotion passagère,
se cache dans le jeu hallucinant
de tant d’Ève et d’Adam,
le piège sauvage de cupide débauche.
Les relations sont devenues du troc
dans ce siècle confortable,
elles portent leurs innombrables masques
sous d’imaginaires lampadaires.
Fruits hachés et encore verts
se débattent dans des sonorités caverneuses
tandis que le temps boite
sur la lèvre flâneuse de la mort.
Notre vie passe
Notre vie passe
entre les verres vides et les cendriers,
la mort ne ressemble plus à la mort.
Une odeur crue de solitude
jette à la poubelle
les années bannies aux confins du temps,
condamnées à l'oubli.