Il existe à Belgrade une multitude d'endroits où se cacher. Bien que je ne sois jamais allé à l'étranger, je doute qu'il y ait dans le monde grand nombre de villes qui puissent se targuer de posséder un tel réseau de caves, d'abris antiatomiques, de soupentes, d'égouts, de hangars et d'usines à l'abandon, de wagons désaffectés, de bosquets cachés difficiles d'accès.
Être seul n'est pas un problème à condition de savoir que l'on pourrait être avec quelqu'un, mais si plus personne ne souhaite votre présence, si vous êtes frappé d'exclusion de la communauté, chaque seconde de solitude paraît une journée entière, et cette sensation fait naître l'image sinistre d'une existence à vivre ainsi jusqu'à son achèvement.
Je n'ai que haine pour ceux qui ont prononcé ma condamnation. Pour ceux qui l'ont approuvée. Pour ceux qui l'ont soutenue. Et pour tous ceux qui ne se sont pas rebellés. Je hais pratiquement toutes les créatures vivantes de ce pays...
Si on découvrait la persistance du virus VIH dans notre pays, malgré l'annonce officielle de son éradication, le Gouvernement serait suspecté de dissimulation. Pire, de mensonge, que nos adversaires ne manqueraient pas d'utiliser dans l'immonde propagande qu'ils mènent contre nous depuis maintenant dix ans.
Mais si on vous refuse toute possibilité de communication avec qui que ce soit, la solitude, source d'idées positives, se tarit et engendre la peur.