Citations de Abby Soffer (72)
Et c’est comme si, avec ces simples paroles, elle m’ouvrait la porte d’un univers dont elle ne m’avait jamais révélé l’existence. Elle décrit tout ce dont elle se souvient avec ses yeux d’artiste : les décors irréels, la démesure, la multitude de paysages aussi différents que la glace et le feu…
En plus d’être mon amante, elle est ma muse. Tout stimule mon imaginaire, de la couleur de sa peau à la douceur de ses seins. Créer, c’est ma façon de lui rendre hommage. Comment pourrait-elle être loin de mes pensées ?
L’extravagance culinaire est ma spécialité, mais rien de comparable au mélange étonnant que son aura m’inspire.
Pourtant, lorsqu’il s’agit d’elle, je ne contrôle plus rien. Il me suffit de me rappeler son goût délicieux pour basculer.
L’ancienne Jadde était morte avec Jack, la nouvelle tente de renaître peu à peu de ses cendres.
En disant au revoir à mon ancienne vie, j’ai mesuré avec exactitude le poids de ma décision. Je n’aurai plus jamais le sentiment, si enivrant, d’être parfaitement à ma place.
Juste avant de passer à table, Eddy tente de me joindre. Sans me laisser le loisir de dire autre chose que bonjour, il commence à se confondre en excuses. Avant la fin de ses supplications délectables, je l’interromps sans ménagement.
− Tu veux bien arrêter de te flageller, s’il te plaît ? Tu n’as absolument rien à te reprocher. J’ai été aveugle, sourde et muette pendant cinq ans et si quelqu’un doit s’excuser, c’est moi.
Je l’entends sourire. Puis il réplique, de bonne guerre :
− Tu aurais pu m’interrompre bien avant. Je suis certain que tu as adoré le moindre mot.
− Oh que oui ! Il n’était pas question que je me prive du plaisir d’entendre mon meilleur ami s’excuser, il ne faut pas rêver non plus !
Avant de toucher le fond, on ignore de quelle façon on va réagir dans l’adversité
La danse langoureuse de nos corps nous oppose et m’emporte dans un univers où le plaisir est roi.
Elle aime que je la dévore des yeux, l’attente fait partie du plaisir.
− Je ne me trompe jamais sur l’âme des gens, Braden, et la tienne est magnifique, aussi belle que ton joli minois.
Qui s'autoproclame juge et bourreau, quand la tolérance et le pardon sont les préceptes fondateurs de tout ce en quoi ils prétendent croire.
Qui distribue la haine, quand les croyances prônent l'amour.
Qui offre la mort pour honorer la vie.
Parfois, reconnaître sa défaite est la seule chose intelligente à faire.
Rares sont ceux qui ont réussi à percer cette armure pour découvrir celle qui se cache en moi.
S’il y a bien une chose que j’ai comprise, c’est que l’amour est la seule faiblesse de mon paternel. Et celui qu’il porte à cette femme merveilleuse qui m’a aimée et élevée comme si j’étais de son sang est infini. Il plisse les paupières et son expression se fait plus dure, mais je sais que j’ai atteint mon objectif, il va m’écouter.
Je pourrais tenter de décrire ce que je ressens, le cœur qui bat plus vite, la gorge qui se serre ou encore l’impression que mon corps ne répond plus qu’à un besoin : le toucher, le respirer ou s’imprégner de lui. Mais la vérité, c’est que j’ai du mal à me concentrer sur autre chose que les éclairs qui zèbrent ses prunelles et l’électricité statique qui crépite entre nous, enfin, jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche.
J’ai souvent lu des histoires de pseudo romance où l’héroïne décrit une sensation poignante qui lui transperce la poitrine quand elle accroche les yeux du héros, plus beau que de raison. Plus d’une fois, je me suis moquée de cette niaiserie, marmonnant qu’il était ridicule d’imaginer qu’une simple rencontre, une odeur ou un regard pouvait faire basculer notre univers.
Entre voyeurisme et curiosité mal placée, le trépas alimente les pires spéculations et il est toujours « rentable » d’entendre les ouï-dire à demi chuchotés.
Sans être un as du profilage, le comportement des individus lambda face aux représentants de l’autorité est particulièrement instructif. Cela va de la crainte à l’indifférence, en passant par le défi. Dans tous les cas, les coupables comme les innocents nous observent d’un air méfiant, pas très sûrs de l’attitude à adopter.
Le seul trait commun à tous ces énergumènes reste cette curiosité morbide qu’ils ont du mal à refréner.
La mort attire comme un aimant et délie les langues.
Même les meilleurs menteurs ne peuvent pas dissimuler leur cœur qui s’accélère ou leur tic nerveux. J’ai eu le temps de déterminer l’ensemble de ces petits signes dans les deux heures où nous nous sommes mesurés l’un à l’autre. J’ai acquis la certitude qu’il n’est peut-être pas le meilleur flic du monde, mais ce n’est ni un menteur pathologique ni un subtil manipulateur.
Je sais parfaitement ce que pensent la plupart d’entre eux. Les femmes n’ont rien à faire à la criminelle. Peu importe la libération sexuelle et bien que j’aie prouvé, à maintes reprises, que j’avais ma place dans leur rang. Non ! Dans leur esprit machiste arriéré, une femme est bonne pour ouvrir les cuisses, pas pour assurer leurs arrières. Aussi jubilent-ils qu’on m’ait remise à ma place, selon leur vision étriquée du monde. Ils se réjouissent d’autant plus que la plupart d’entre eux en ont été incapables, même à mains nues.