[...] les fonds du Musée du Prado se constituèrent avec les oeuvres artistiques de la collection royale. Le Prado n'est pas un musée encyclopédique qui conserve et exhibe des exemples représentatifs de toutes les époques, de tous les lieux, de toutes les écoles et de toutes les tendances de l'art universel. Ce n'est pas non plus un musée qui, tel le Louvre, se développa à l'ombre d'un empire comme celui de Napoléon, permettant le transfert en France de nombreux objets artistiques d'Italie, de Grèce, d'Egypte ou de Mésopotamie. Le Musée du Prado est né de l'amour pour l'art, de l'effort à collectionner et du goût particulier des monarques qui régnèrent en Espagne depuis le XVe siècle.
Les peintres du plein Baroque.
Vers le milieu du XVIIe siècle, la peinture espagnole apporta la preuve évidente d'une transformation qui avait commencé à la fin des années 1630, et dont les principaux facteurs étaient d'abord l'influence croissante du baroque flamand, arrivé en Espagne avec les nombreuses œuvres de Rubens et la diffusion de gravures flamandes, puis l'écho du changement qui s'était produit dans la peinture italienne à travers le baroque romano-bolonais, successeur du naturalisme caravagesque.
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